Palmarès du Prix du Livre Insulaire 2022
Ouessant Juillet 2022
Commentaires des jurys prononcés à la proclamation des résultats.
Le prix du livre insulaire récompense depuis 1999 les livres parus dans l’année.
La sélection porte soit sur des ouvrages écrits par des écrivains insulaires ou des ouvrages traitant de l’insularité réelle ou imaginaire.
Près de 50 ouvrages concourraient cette année dans trois catégories : Sciences, jeunesse et littérature. Trois jurys ont travaillés pour lire et déterminé un lauréat par catégorie. Le jury sciences était composé de Hervé Tilly, Jean-Jacques Quinquis et Gilbert David ; le jury littérature générale : Espérance Cillauren, Geneviève Toscer et Fabrice Reymond,et le jury jeunesse : des enfants de l’école primaire Jacques Burel de Ouessant sous la direction de Tim Priol, le directeur et des parents d’élèves, et aussi des ouessantines comme Sophie Régodiat et ses deux filles et Gwenaëlle Baamara.
Trois prix ont été décernés et une mention spéciale.
L’association remercie chaleureusement les éditeurs pour leur participation, les partenaires pour leur soutien au salon, et les bénévoles qui œuvrent pour l’organisation.
PRIX du livre insulaire catégorie SCIENCES
Le jury a choisi de distinguer un très beau livre magnifiquement illustré et mis en page dont le titre : Les Bonaparte et l’antique, un langage impérial , reprend celui d’une exposition organisée à Ajaccio en 2021 pour célébrer le bicentenaire de la mort de Napoléon. Il montre comment et pourquoi les références à la Rome antique développées à la fin du 18e siècle par le courant néoclassique ont trouvé un écho particulier qui assouvissait l’appétit de gloire et de conquête de Napoléon. Il se manifesta notamment quand celui-ci se fit couronner roi d’Italie en 18o5 et plaça ses proches à la tête de duchés et royaumes italiens : Naples ou la Toscane . Et c’est non seulement lui mais tous les représentants de la famille Bonaparte : ses frères, sœurs, beaux-frères et surtout son oncle le cardinal Fesch qui, mus par la passion de l’antique, favorisèrent les fouilles d’herculanum et de Pompéi et collectionnèrent non seulement les œuvres d’art mais aussi les ouvrages savants relatifs à l’architecture et aux arts antiques.
Ce très beau livre, édité par les éditions Albiana est dû à la plume de savants éclairés parmi lesquels on distingue Jean-Marc Olivesi qui fut le commissaire de l’exposition ajaccienne et à qui l’on doit les pages, à mon avis, les plus instructives de ce bel ouvrage à la fois plaisant et savant . Reprenant les jalons de la fascination européenne pour la Rome antique depuis l’époque de Charlemagne jusqu’à celle de Napoléon III, il nous montre comment le goût pour l’antique est devenu une référence commune à toute l’Europe et comment il conjugue à la fois les considérations esthétiques et les aspirations politiques de celui qui se plaçait dans la lignée des Césars et autres empereurs de Rome mais aussi d’Alexandre et de Charlemagne. En étendant son pouvoir à l’échelle du continent européen et en encourageant la fondation du musée du Louvre en 1800, Napoléon cherchait à se légitimer comme héritier de la civilisation grecque et de l’empire Romain. Cette fascination est particulièrement sensible quand il se fait représenter par Lorenzo Bartolini , en majesté, la tête ceinte d’une couronne de lauriers, sous les traits d’un empereur romain, grave et majestueux statue dont on trouve la reproduction dans le 4e rabat de couverture .
La dotation du Prix Sciences 2022 est financée grâce au partenariat avec le Parc Naturel Régional d’Armorique.
Plus d’information sur l’ouvrage :
PRIX du livre insulaire catégorie Littérature
L’Opposante illustré. couverture. BAT. pdf
L’Opposante de la presqu’île – Lydie Parisse – Editions Domens : prix du roman
« L’opposante de la presqu’île » est la drôle histoire d’une bretonne de Crozon, décédée, qui entreprend de parler de sa vie au présent et au passé. « Je suis morte un dimanche » dit-elle, mais elle reste là, parmi les siens ; elle les décrit et prévoit le quotidien. Elle les rassure et leur annonce l’avenir. Elle explique le pourquoi et le comment de ses actes passés et rétablit ainsi sa mémoire perdue à la fin de sa vie. Les dessins de ce quotidien accompagnent les mots. Ils rassurent et réchauffent. Ils sont une autre lecture de cette vie qui continue.
De cette presque-île quasi close, notre dame prend son envol et se dilue dans l’espace, échappe à sa vie, au temps, aux paysages. « L’opposante de la presqu’île » fait du quotidien un tremplin, un voyage coloré, sans cesse renouvelé. Elle offre un sens au repos en paix et bouscule la tombe.
« L’opposante de la presque-île » est réconfortant, attachant et se lit comme un conte. Il offre un dérèglement salutaire à la comptabilité de nos vies. Avec son air modeste, il apporte une pensée nouvelle et bouleversante, et c’est pourquoi, « l’Opposante de la presque-île » de Lydie PARISSE, aux éditions DOMENS, a été choisi pour recevoir le prix du roman de la 24ème session du Salon du Livre insulaire de Ouessant.
Plus d’information sur l’autrice : https://www.lydieparisse.com/
Peuple d’un printemps – Stefanu CESARI – Editions Eoliennes :
mention du jury
Histoire de Corse, mais aussi histoires des corses, mélange de sentiments et d’images, télescopages de souvenirs, « Peuple d’un printemps » ne se laisse pas prendre facilement par le lecteur. Prose et poésie se confondent en une musique lancinante qui, comme le lierre, entoure et immobilise le lecteur.
« Peuple d’un printemps » est le miroir du corse et du français qui modulent la musique du texte. La taille du monde décrite par ses maisons, ses arbres, le transforme en un univers fantastique ou s’entrecroisent la joie, la peur et la colère. La femme est son repère. La rivière est son histoire qui charrie ses drames. Et la normalité reprend ses droits dans les détails de la vie quotidienne conservés comme le vin en citerne.
« Peuple d’un printemps » est profond, inattendu, déroutant. Il prend sens avec la patience du lecteur, et s’inscrit profondément dans la littérature. Parce qu’il est ambitieux et innovant, « Peuples d’un printemps » a été choisi pour recevoir la mention spéciale d jury de la 24ème session du Salon du Livre Insulaire d’Ouessant. Parce qu’il est ambitieux, innovant et également pour la qualité de son édition, le jury de la 24ème session du Salon du Livre Insulaire d’Ouessant a décidé d’attribuer une mention spéciale au livre « Peuples d’un printemps » de Stefanu CESARI aux éditions Eoliennes.
Plus d’information sur l’ouvrage : https://www.editionseoliennes.fr/livre-161-peuple-d-un-printemps
PRIX du livre insulaire catégorie jeunesse
Iroise de Hugues Mahoas (auto édition)
Le jury jeunesse a validé le choix des enfants de l’école primaire de Ouessant qui s’est porté sur un ouvrage illustré intitulé : Iroise.
Un album graphique sans texte sur la problématique de la mort et du thème du deuil d’un papa parti trop tôt, arraché par la mer. Ce thème est traité de façon poétique et le graphisme aux couleurs dominantes bleu, rose et mauve, a beaucoup plu aux enfants de l’école. Avec la mer omniprésente, ce que connaissent bien les insulaires. Le fait qu’il n’y ait pas de texte laisse l’espace à chacun d’imaginer une fin heureuse ou triste, selon comment on interprète les dessins. Chacun peut l’aborder avec sa propre sensibilité et ce qui veut/peut accueillir comme émotions.
Le site de l’auteur-illustrateur : https://mahoas.blogspot.com/
Contact :
Association Cutlure, arts et lettres des îles.
Village de Toulalan 29242 Ouessant
Tel 06 8 1 85 4 1 71